4 milliards d’euros, c’est le budget alloué à la rénovation énergétique des logements en France pour 2025. Un record qui représente une augmentation de 27 % par rapport à l’année précédente.
Cette enveloppe a pour objectif de rénover des milliers de résidences, dans le but d’atteindre une réduction supplémentaire de 15 % des émissions de CO2 par rapport à 2024. Ces efforts massifs ne visent pas seulement à limiter l’impact environnemental, mais aussi à générer des économies substantielles pour les propriétaires.
Cela dit, pour atteindre ces objectifs, quelques changements concernant les aides financières à la rénovation ont été mis en place. La Prime coup de pouce, MaPrimeRenov’ Rénovation d’ampleur, l’éco-prêt à taux zéro, entre autres, font tous peau neuve pour mieux répondre aux besoins des ménages.
Cet article est une version mise à jour de notre page dédiée à la rénovation d’ampleur en 2024.
En quoi consiste une rénovation d’ampleur ?
La rénovation d’ampleur, autrefois appelée « rénovation globale », trouve son origine dans la nécessité de réduire drastiquement l’empreinte carbone et d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments. Cette démarche vise à limiter les déperditions énergétiques des habitations en France pour s’aligner sur les objectifs climatiques ambitieux fixés par le gouvernement.
Concrètement, cela se traduit par un ensemble de travaux majeurs visant à transformer un bâtiment pour en améliorer l’efficacité énergétique de manière significative. Parmi ces travaux figurent l’isolation thermique, le remplacement des fenêtres et portes, la modernisation des systèmes de chauffage et de climatisation, la production d’énergie renouvelable ou encore l’amélioration de la ventilation.
Il faut savoir qu’au fil des années, des études énergétiques approfondies, telles que les audits énergétiques et les DPE (Diagnostics de Performance Énergétique), ont révélé les principales sources de gaspillage énergétique. Ces études ont permis d’orienter les propriétaires dans la sélection des travaux prioritaires les plus pertinents pour optimiser la performance énergétique de leur logement.
Les recommandations issues de ces analyses ont servi de base à la conception des projets de rénovation d’ampleur, dont la finalité est un gain énergétique minimum de 30 %.
Qu’est-ce qui change pour la rénovation d’ampleur en 2025 ?
En 2025, plusieurs changements majeurs ont été apportés à la rénovation d’ampleur par rapport à l’année précédente.
Budgets et financements en hausse
À la différence de l’année 2024, le budget total alloué à la rénovation énergétique atteint un montant inédit. Ce fonds considérable est destiné à financer plus de 400 000 projets de rénovation, parmi lesquels figurent 100 000 rénovations d’ampleur.
Aussi, le Plan initiative copropriétés s’est vu doter de 250 millions d’euros, soit une augmentation de 25 % par rapport à l’année précédente. L’objectif est d’aider approximativement 20 000 copropriétés à effectuer des rénovations énergétiques cruciales.
Voici un tableau récapitulatif de l’évolution du budget alloué à la rénovation d’ampleur entre 2024 et 2025 :
Catégorie | 2024 | 2025 |
---|---|---|
Budget total alloué | 3,15 milliards € | 4 milliards € |
Nombre de projets financés | 300 000 projets | 400 000 projets |
Rénovations d'ampleur financées | 75 000 rénovations d'ampleur | 100 000 rénovations d'ampleur |
Plan initiative copropriétés | 200 millions € (15 000 copropriétés) | 250 millions € (20 000 copropriétés) |
Aides pour ménages modestes | Jusqu'à 85 % des coûts (plafond : 50 000 €) | Jusqu'à 90 % des coûts (plafond : 63 000 €) |
Éco-prêt à taux zéro | Montant maximal : 30 000 € (15 ans) | Montant maximal : 50 000 € (20 ans) |
Réduction des émissions de CO2 | Réduction de 10 % par rapport à 2023 | Objectif de réduction de 15 % supplémentaires par rapport à 2024 |
Ajustements financiers
Pour les ménages à revenus supérieurs, les taux de financement pour le parcours accompagné sont désormais progressifs, variant de 10 % à 20 % en fonction du nombre de classes énergétiques gagnées.
Par ailleurs, les forfaits pour les systèmes de chauffage utilisant la biomasse sont réduits de 30 %, encourageant ainsi des options plus écologiques. Enfin, pour mieux structurer le secteur et sécuriser les financements, la limitation des avances aux ménages est désormais associée au développement des offres bancaires de préfinancement.
Nouvelles normes et simplification des démarches
Pour inciter les propriétaires à adopter des technologies plus avancées et respectueuses de l’environnement, les exigences sur la performance énergétique des bâtiments ont été relevées.
Ainsi, les logements classés « G » selon le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) ne peuvent plus être mis en location. Cette mesure concerne environ 600 000 logements. Par ailleurs, les DPE réalisés avant le 1er juillet 2021 devront être renouvelés à compter du 1er janvier 2025 pour être conforme aux dernières réglementations.
En parallèle, les seuils d’émission de carbone ont été abaissés et les critères d’efficacité énergétique sont devenus plus stricts. Par exemple, les bâtiments neufs doivent désormais avoir une consommation énergétique 20 % inférieure par rapport aux normes précédentes.
Toutefois, pour aider les propriétaires, ces derniers bénéficieront d’un accompagnement plus poussé pour les projets plus complexes, simplifiant ainsi les démarches administratives et techniques liées aux rénovations énergétiques.
Quelles sont les conditions pour une rénovation d’ampleur en 2025 ?
Les rénovations d’ampleur sont régies par des règles spécifiques destinées à maximiser l’impact des travaux et s’adapter aux nouvelles exigences énergétiques et environnementales.
Les travaux éligibles
Pour être éligibles, les travaux doivent impérativement être réalisés par des professionnels certifiés « Reconnu Garant de l’Environnement » (RGE) et concerner des améliorations spécifiques liées à :
Isolation thermique haute performance :
- Isolation des combles, toitures et planchers ;
- Isolation des murs extérieurs et intérieurs ;
- Isolation des sous-sols et garages.
Systèmes de chauffage et de refroidissement :
- Remplacement des chaudières à gaz, à fioul ou électriques par des systèmes plus écologiques tels que les pompes à chaleur air-air, les pompes à chaleur air-eau, les poêles à granulés ou les poêles à bûches ;
- Installation de systèmes de chauffage central à haute performance énergétique ;
- Remplacement ou installation de climatiseurs adaptés aux normes énergétiques.
Fenêtres et portes performantes :
- Remplacement des fenêtres simples par des fenêtres à double ou triple vitrage ;
- Installation de portes d’entrée et portes de garage à haute performance thermique et acoustique.
Ventilation et systèmes de récupération de chaleur :
- Mise en place de systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux ;
- Installation de récupérateurs de chaleur sur les systèmes de ventilation ;
- Systèmes de désenfumage et ventilation naturelle.
Production et gestion de l’énergie :
- Installation de panneaux solaires photovoltaïques ou thermiques ;
- Mise en place de systèmes de stockage d’énergie (batteries) ;
- Systèmes de gestion automatisée de l’énergie domestique.
Améliorations spécifiques pour l’eau chaude sanitaire :
- Remplacement des chauffe-eaux énergivores par des modèles thermodynamiques ou solaires ;
- Installation de mitigeurs thermostatiques.
Les conditions d’éligibilité
Pour qu’un projet de rénovation d’ampleur en 2025 soit éligible aux différentes aides et subventions, plusieurs critères doivent être respectés. Ces conditions concernent tant les personnes que les biens eux-mêmes.
Propriétaires occupants :
- Les aides sont accessibles aux propriétaires vivant dans leur propre logement, notamment ceux ayant des revenus modestes ou intermédiaires. Les ménages modestes peuvent bénéficier d’une couverture allant jusqu’à 90 % des coûts, et les intermédiaires jusqu’à 80 % ;
- Les propriétaires occupants doivent fournir les justificatifs de leur revenu pour déterminer leur niveau d’éligibilité.
Propriétaires bailleurs :
- Les aides peuvent également être accordées aux propriétaires qui mettent leur bien en location. Ils doivent cependant s’engager à louer le bien pendant une durée minimale, qui est généralement de 3 ans ;
- Les travaux doivent améliorer la performance énergétique du logement concerné, le rendant plus attractif et respectueux des nouvelles normes énergétiques.
Copropriétés :
- Les syndicats de copropriétaires peuvent faire une demande collective pour bénéficier des aides à la rénovation d’ampleur. Les travaux doivent être votés en assemblée générale et approuvés par la majorité des copropriétaires ;
- Les copropriétés en difficulté peuvent bénéficier de financements spécifiques via le Plan initiative copropriétés.
Conditions liées aux biens :
- Le projet doit viser une amélioration significative du DPE, par exemple en passant d’une étiquette G ou F à une catégorie plus performante comme B ou C ;
- Les projets de rénovation doivent se conformer aux nouvelles normes énergétiques et environnementales en vigueur, notamment la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) ;
- Les nouveaux travaux doivent viser un gain énergétique d’au moins 30 %, assurant une performance optimale et durable.
Quelles aides pour des travaux de rénovation d’ampleur en 2025 ?

Plusieurs aides sont disponibles pour financer des travaux de rénovation d’ampleur. Les principales aides incluent MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné, la prime Coup de pouce, les aides pour rénovation d’ampleur de l’Anah, l’éco-PTZ et la TVA à taux réduit.
MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné
MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné est une aide de l’État pour soutenir les projets de rénovation d’ampleur. Elle inclut un accompagnement par un Accompagnateur Rénov’ agréé. Cette aide est accessible à tous, indépendamment des revenus ou de l’étiquette énergétique du logement.
Les montants alloués varient en fonction des revenus et de l’ampleur des travaux. Pour les ménages très modestes, l’aide peut couvrir jusqu’à 100 % des coûts, avec un plafond de 70 000 € (gain de 4 classes énergétiques et hors catégorie des passoires thermiques). Pour les revenus intermédiaires, l’aide peut couvrir jusqu’à 85 % des coûts, et pour les revenus les plus élevés, jusqu’à 50 %.
Pour bénéficier de cette aide, les travaux doivent être réalisés par des professionnels certifiés « Reconnu Garant de l’Environnement » (RGE). Enfin, le logement doit être construit depuis au moins 15 ans et servir de résidence principale pendant trois ans après réception de la prime.
La prime Coup de pouce Rénovation d’ampleur
La prime Coup de pouce Rénovation d’ampleur est une aide financière de l’État visant à encourager les propriétaires à effectuer des travaux de rénovation énergétique significatifs. Elle cible les ménages cherchant à améliorer la performance énergétique de leur logement en réalisant plusieurs types de travaux en même temps, afin de maximiser les économies d’énergie et réduire l’empreinte carbone.
Les montants de la prime varient selon les classes gagnées après les travaux de rénovation et la surface du logement. Pour être éligible, il faut que les travaux de rénovation :
- Permettent de sauter 2 classes DPE (au minimum) ;
- Intègrent au minimum 2 ouvrages (chauffage et éclairage – par exemple) ;
- Doivent être signés au plus tard fin 2025 et achevés fin 2026.
Pour bénéficier des CEE dans le cadre d’une rénovation d’ampleur, un propriétaire doit se référer à la fiche BAR-TH-174 pour la rénovation d’une maison, et à la fiche BAR-TH-175 pour la rénovation d’un appartement.
Les autres aides de l’Anah
Outre MaPrimeRénov’, l’Anah propose également le Plan initiative copropriétés. Un dispositif destiné aux copropriétés en difficulté avec un budget de 250 millions € pour des travaux de rénovation énergétique collectifs.
L’éco-PTZ
L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est une aide financière à « 0% » d’intérêts destinée à financer les travaux de rénovation énergétique. Ouvert aux propriétaires occupants, bailleurs et copropriétaires, il rend la rénovation énergétique plus accessible. Depuis 2024, Mon éco-PTZ PrimeRénov’ couvre le reste à charge après déduction de MaPrimeRénov’.
Le montant maximal de l’éco-PTZ est de 50 000 € avec une durée de remboursement pouvant atteindre 20 ans. Il couvre l’isolation thermique, le changement de système de chauffage et l’installation de dispositifs de production d’énergie renouvelable.
Pour être éligible, le logement doit être une résidence principale achevée depuis plus de deux ans. Les travaux doivent améliorer de manière probante la performance énergétique (au moins 35% ou sortie du statut de passoire thermique).
La demande de prêt doit être faite auprès des banques partenaires de l’éco-PTZ. Il est important de vérifier la liste des établissements partenaires, car elle peut évoluer.
La TVA à taux réduit
La TVA à taux réduit encourage les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique. En 2025, la TVA est réduite à 5,5 % pour les travaux d’amélioration énergétique comme l’isolation thermique, le changement de systèmes de chauffage et l’installation de dispositifs énergétiques écologiques.
Pour les autres travaux de transformation, d’amélioration et d’entretien du logement, le taux est de 10 %. Par ailleurs, le principal critère d’éligibilité est que le logement doit être achevé depuis plus de deux ans et utilisé comme résidence principale ou secondaire.
Nos conseils pour réussir la rénovation d’ampleur de sa maison individuelle ou de son appartement
Pour réussir une rénovation d’ampleur de sa maison individuelle ou de son appartement, il est avant tout essentiel de bien planifier et d’organiser son projet.
Après tout, il ne s’agit pas seulement d’améliorer l’esthétique de votre logement, mais à optimiser l’efficacité énergétique, à augmenter la valeur de votre bien et à améliorer votre confort de vie. Par conséquent, nous vous proposons quelques conseils pratiques qui vous seront utiles lors de votre projet de rénovation.
Faire un diagnostic énergétique préalable
Avant d’entreprendre des travaux de rénovation, il est essentiel de réaliser un diagnostic énergétique pour identifier les points faibles du logement et déterminer les améliorations nécessaires. Ce diagnostic permet de prioriser les travaux les plus efficaces et d’optimiser les coûts.
Comparer les devis
Avant de lancer les travaux, il est conseillé de comparer plusieurs devis afin de s’assurer de bénéficier du meilleur rapport qualité-prix. N’hésitez pas à demander des explications détaillées sur les prestations proposées et à vérifier les références des entreprises sélectionnées.
Suivre les travaux de près
Durant les travaux, il est important de suivre l’avancement du chantier et de s’assurer que les interventions sont réalisées conformément aux prévisions. Une bonne communication avec les professionnels permet de résoudre rapidement les éventuels problèmes et d’assurer le respect des délais.