Saviez-vous qu’en France, 1 logement sur 5 souffre d’humidité ? Ce problème, souvent source de développement d’allergies et de moisissures, peut être efficacement contré par l’utilisation d’une VMC. Toutefois, certains habitants sont tentés de boucher leur VMC à cause des problèmes d’isolation, de nuisances sonores, d’odeurs désagréables, ou de courants d’air.
Bien que cette approche puisse sembler simple et inoffensive, elle peut entraîner des problèmes importants. A-t-on vraiment le droit de boucher une VMC ? Quels sont les risques ? Existe-t-il des alternatives pour éviter de boucher la ventilation ? Les réponses ci-dessous.
Peut-on boucher une VMC volontairement ?
Même si certaines personnes peuvent être tentées de boucher l’aération de leur appartement, il est fortement déconseillé d’obstruer une VMC.
Lorsque les bouches d’extraction de la VMC sont bloquées, le renouvellement de l’air est perturbé. L’air frais entre difficilement et l’air vicié reste confiné à l’intérieur. Ce déséquilibre dans le système d’aération peut nuire à la qualité de l’air ambiant. Cela entraîne des niveaux élevés de polluants (COV ou CO2) qui favorisent le développement de moisissures et la prolifération de bactéries. Mais également des problèmes de santé variés, allant des troubles respiratoires aux allergies.
Depuis 1958, tous les logements doivent être équipés d’un système de ventilation. Cependant, il ne s’agit pas obligatoirement d’une VMC. L’installation du système dépend des normes en vigueur et des particularités de chaque habitation.
Les normes de construction des logements modernes se sont renforcées au fil du temps, comme en témoigne la RE2020. Cette réglementation impose l’installation de certains équipements, garantissant un air intérieur plus sain dans les constructions neuves. Ce qui assure le bien-être des occupants et préserve la salubrité du logement.
Les risques de boucher l’aération d’une salle de bain ou d’une cuisine
Une VMC bouchée entraîne rapidement une accumulation d’humidité dans certaines parties de la maison, surtout dans les pièces comme la cuisine ou la salle de bain.
Comme une mauvaise ventilation entraîne un excès d’humidité, ceci favorise la prolifération des moisissures sur les matériaux de construction, les planchers, les plafonds et les murs.
Par exemple, si une bouche d’aération de la salle de bain ne fonctionne pas correctement, cela peut entraîner l’apparition de taches d’humidité, de la condensation, qui peuvent résulter en des dégâts importants au fil du temps.
En plus des problèmes d’humidité, boucher la VMC d’une cuisine peut aussi empêcher l’évacuation efficace des odeurs. Cela altère la qualité de l’air du logement et le confort.
Si une VMC est bloquée ou partiellement obstruée, elle déploiera plus d’efforts pour maintenir un débit d’air suffisant dans l’habitation. Autrement dit, boucher une VMC entraîne une hausse de la consommation énergétique, et implicitement une augmentation des dépenses domestiques.
Ajoutons qu’une VMC qui tourne à plein régime s’use plus vite et devra être réparée ou remplacée plus tôt, ce qui revient cher.
Les alternatives recommandées pour éviter d’avoir à boucher la VMC
Les sorties d’air de la VMC doivent toujours être libres de toute obstruction. Boucher une VMC empêchera le renouvellement de l’air et entraînera des problèmes plus importants à long terme. Il existe diverses alternatives pour assurer une ventilation adéquate sans pour autant bloquer complètement les ouvertures d’aération.
Améliorer l’isolation du logement
Si l’isolation est insuffisante, des courants d’air froid peuvent s’infiltrer, donnant l’impression que la VMC aggrave le problème de déperdition de chaleur. La solution consiste à renforcer l’isolation de votre maison, notamment en portant une attention particulière aux murs, aux portes et aux fenêtres.
Pour diminuer significativement les déperditions de chaleur, vous pouvez, par exemple, installer des joints d’étanchéité, remplacer les vitrages simples par du double vitrage, ou simplement isoler les combles.
En améliorant l’isolation des murs, l’isolation du sol ou l’isolation du sous-sol de votre logement, vous limitez les entrées d’air froid indésirables dans votre habitation. Une isolation adéquate renforce le bon fonctionnement de la VMC, sans compromettre l’efficacité énergétique et le confort thermique de votre logement. Vous profitez ainsi d’un air sain et d’une température ambiante.
Faire un entretien régulier de la VMC
Si vous négligez le nettoyage de la bouche d’aération de votre VMC, les différents éléments du système vont s’encrasser, ce qui peut provoquer des bruits gênants. L’accumulation de poussière dans le système de ventilation obstrue aussi le passage de l’air, entraînant un sifflement constant.
Le manque d’entretien du moteur d’une VMC provoque des nuisances sonores, des dommages matériels et représente même un danger pour la sécurité de votre maison. Cela amène de nombreux ménages à boucher leur VMC. Pourtant, il suffit tout simplement de nettoyer régulièrement la ventilation.
Il est recommandé de procéder à l’entretien de votre VMC (simple ou double flux) au moins une fois par an, voire deux fois pour une performance optimale. Par ailleurs, recourir à un expert tous les 3 ans est conseillé pour un entretien approfondi de la VMC.
Opter pour une VMC double flux
La sensation d’air froid provenant de l’extérieur peut inciter certaines personnes à vouloir boucher l’aération de leur VMC. Effectivement, les VMC simple flux peuvent parfois donner une impression de courants d’air froid, ce qui peut être dérangeant.
Les VMC double flux représentent une excellente solution pour résoudre ce problème. Elles sont équipées d’un échangeur thermique qui permet de récupérer les calories existantes dans l’air intérieur pour chauffer l’air frais circulant dans le logement. Ainsi, vous n’aurez plus à craindre les courants d’air froid désagréables.
Si vous ressentez des courants d’air froid depuis l’installation de votre VMC, il est crucial de ne jamais obstruer les entrées d’air, même avec du papier. Boucher une VMC, soi-disant pour éviter les pertes de chaleur, est en réalité le meilleur moyen de créer des problèmes d’humidité.
Les solutions pour boucher ou réduire l’aération d’une VMC
Pour rappel, boucher les bouches d’extraction d’air est à proscrire absolument, au risque de faire surchauffer le moteur ou de provoquer un incendie.
Sans aération, l’air se détériore, l’humidité s’installe et les moisissures apparaissent. Si, pour une raison ou une autre, vous souhaitez réduire l’aération d’une VMC, il existe certaines solutions pour réduire le débit de l’air sans vous mettre en danger.
L’utilisation des obturateurs amovibles
Si vous constatez une aération excessive, vous pouvez utiliser des obturateurs amovibles ou des grilles réglables pour diminuer le flux d’air. Si vous devez ponctuellement diminuer la ventilation, par exemple lors de travaux ou en cas de forte pollution extérieure, privilégiez des solutions qui n’engagent pas de modifications permanentes. Vous pouvez aussi installer temporairement des bouchons amovibles ou des volets réglables sur les sorties d’air de la VMC.
À noter que ces solutions sont conçues pour une utilisation temporaire uniquement. Prolonger leur utilisation pourrait entraîner une mauvaise ventilation ou de l’humidité. Ne modifiez pas votre ventilation sans l’avis d’un professionnel !
L’ajustement du débit d’air de la VMC
Un réglage incorrect de la VMC peut avoir pour conséquence un débit d’air trop important. Cela se traduit par des nuisances sonores et une ventilation excessive. Dans cette situation, boucher la VMC n’est pas toujours la meilleure solution.
À la place, adaptez le débit de votre VMC à votre logement : vérifiez les réglages et ajustez-les. L’ajustement du débit d’air peut se faire soit en modifiant les paramètres du moteur, soit en fixant des régulateurs de débit au niveau des bouches d’extraction. Vous pouvez réduire le flux d’air de cette façon sans nuire à la qualité de l’air.
Pour un réglage optimal, il est recommandé de faire appel à un professionnel. Un bon équilibre du débit d’air de votre VMC permet de réaliser des économies d’énergie tout en limitant les nuisances sonores liées à une ventilation trop importante.